« Je suis si mal, pourquoi je me suis grillée, je me suis
totalement ridiculisée, j’aurais dû jouer la fille assurée qui a confiance en
elle et qui n’embête pas les gens, elle… je ne vais même pas pouvoir le
surveiller. »
Gretta se mordilla la lèvre et
tripota son pendentif. C’était une croix, elle ne savait même pas pourquoi elle
avait mis cela, elle ne croyait pas en Dieu.
« Je me sens tellement seule… rencontrer quelqu’un de
nouveau et de gentil me ferait tellement de bien…surtout un garçon, j’aime bien
les garçons, ils sont gentils… »
Elle prit les épaules comme si
elle avait froid. Elle restait derrière la porte, histoire d’essayer de le
surveiller.
« Je dois être folle de m’attacher aussi vite, je suis vraiment
givrée…et en manque… manque de quoi ? D’affection ? Ce n’est pas
comme si j’avais été un jour très proche de quelqu’un… »
« Est-ce que mon père est aussi… en manque ? »
Elle osa se rappeler de quelques
images…
« Pourquoi cela nous arrive ? Pourquoi elle ne
nous reconnait pas, c’est pas possible ! Elle ne peut pas nous avoir
oublié en cinq minutes ! C’est juste un choc, c’est temporel, hein ?
… »
« Je ne sais pas, Gretta… »
« Qu’est ce qu’on va faire ! »
« Attendre, cela ne dépend pas de nous,
malheureusement… »
« On peut forcément faire quelque chose ! On doit
faire quelque chose pour l’aider, pour aider la famille… »
« Gretta, nous sommes sur le choc, on manque de
recul… »
« Je m’en fiche, du recul ! Je veux savoir à
quelle idée je vais devoir me faire pour ma mère ! Est-ce que tout
est fini ?! Est-ce qu’elle est morte pour nous ? Non, c’est pas
possible, pas possible… »
« Tu ne peux pas dire ça, on verra, je suis sûr que les
choses vont évoluer. »
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