Commencement ~> 17


Pour patienter, elle s’intéressa à autre chose. À sa gauche, Marienne, une camarade dont le mal-être était aussi évident que l’agressivité dans un combat de chiens. Gretta n’était peut-être pas très calme mentalement, mais au moins elle était assez déconnectée de son corps pour que ses angoisses ne la fatiguent pas physiquement.


Marienne, elle, se grattait, se touchait le visage, s’enroulait les cheveux autour de ses doigts, se tortillait sur sa chaise, se mordillait l’intérieur des joues… maigre comme un clou, elle était le parfait cas pour un psychiatre faisant une thèse sur l’anxiété : nature, effets, solutions, Marienne avait déjà fait les deux tiers de son travail.

Gretta hésita, puis se décida à s’adresser à elle. Marienne était tellement mal (et ce constamment) qu’elle renvoyait à chaque personne un tant soit peu compliquée une bonne image de cette personne. C’était horrible, car plusieurs, comme Gretta, aimaient lui parler pour se sentir mieux vis-à-vis de leur personnalité à eux.

« Mais c’est normal de chercher plus mal que soi quand on est mal… non ? On se dit qu’il y a pire que nous, et que du coup on doit se contenter de ce qu’on a… du moins essayer… même si ça marche jamais avec moi… »


Gretta baissa la tête. Le moral redescendait, vite !

– Marienne ?

Ladite sursauta. Son mouvement d’épaules rappelait celui de quelqu’un qui fut jadis très influent dans le pays. On sentait que la jeune fille était terrifiée, alors que Gretta n’était elle-même pas sociable.

– … Oui ? 

– Je… mon ordi a planté… 

– Bah… parle à la prof ?

« Quel ton désagréable… j’espère que le mien n’est pas comme ça quand on me force à parler ! Je demanderai à Coffie… je crois que le mien est neutre, pas hautain, comme ça… après… je m’en fiche d’elle ? Un peu ? Peut-être… elle m’aide pas en tout cas. »

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