Commencement ~> 16


La matinée se passa dans un stimulus de moral très bas. Gretta s’ennuyait à mourir. Elle n’aimait pas s’ennuyer, ça la faisait repenser aux idées noires qu’elle s’efforçait de fuir…


« Même pas d’ordinateur qui fonctionne correctement dans ce bahut… mais après je ne pense pas qu’ils soient très riches non plus, ça se voit partout, même les élèves sont pas de qualité ! »

L’ordinateur était toujours bloqué.


« Ce qui est bien avec la technologie, c’est qu’on n’a pas à se soucier de blesser ses sentiments, on peut la maudire comme on veut, elle reste neutre. Comme les suisses… non Gretta ne fait pas d’humour en pensée, personne ne peut réagir. Même pas toi, tu rigolerais toute seule et... tu aurais l’air folle. Hum… ta folie se verrait. Oui, c’est mieux. Quoique… je ne pense pas être folle, juste inadéquate à ce monde. »

L’ordinateur, comme s’il était manipulé par une force maléfique justement, s’éteint. Tout ce travail fait –dans la douleur psychologique- perdu… Gretta détestait devoir tout recommencer. Comme si elle n’avait rien appris, rien gravi, qu’elle ne pouvait pas se rassurer sur ses capacités en contemplant ce qu’elle avait fait. Même si c’était un travail de cours d’anglais pourri, l’avoir fait était gratifiant, et très soulageant.


« Et voilà, un écran noir… et encore, c’est mieux que bleu. Soit c’est l’ordinateur qui a un virus, soit c’est moi qui l’ai fait planter… ou qui ai un virus ? En tout cas, tout est perdu… c’est un côté chiant de la technologie, tout s’efface et se perd vite. Un papier, c’est plus simple à garder. »

Gretta fit la moue en observant la professeur. Elle avait l’air très concentrée sur quelque chose, et Gretta ne voulait pas déranger. Elle était comme ça, elle ne voulait pas déranger. Elle savait bien que si elle dérangeait, on lui parlerait mal, on lui ferait sentir qu’elle est de trop. Parler aux gens fait partie de ce genre de risques de toute façon.


« Je vais attendre qu’elle ait l’air moins occupée et je lèverai la main en espérant que mon bras aille dans son champ de vision, je n’aurai pas à parler comme ça. »

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