Commencement ~> 13


          
À cet instant, elle eut envie de lui mettre la mèche qu’il avait sur la tempe derrière l’oreille tout en effleurant sa peau, mais elle ne bougea pas. Elle se contenta de faire la moue. Ni oui, ni non. Comme souvent.

« Elle ne sert vraiment à rien c’te fille. » pensa la serveuse

Son regard exaspéré mit mal à l’aise Gretta, qui se leva de sa chaise pour montrer qu’elle avait compris. Elle était souvent « de trop », quand il n’y avait pas Coffie. Ce dernier restait assis, comme s’il n’avait rien remarqué.


« Il la ridiculise. »

Elle baissa ensuite les yeux, respira un grand coup et releva la tête. De quel droit donnait elle des leçons, comme ça…elle avait bien envie de folie, elle, après ce job qu’elle faisait, pas besoin d’argent. Elle détestait rentrer chez elle à une heure impossible et ne pouvoir que s’effondrer sur son lit, et rien d’autre. Où était passée sa créativité ? Elle voulait tellement devenir un grand écrivain…et elle n’avait plus le temps d’écrire, d’espérer faire quelque chose de bien.

Coffie jeta un regard interrogateur à son amie. Gretta fit un petit basculement de tête pour demander à partir.

« Quelque chose ne va pas, je sens que je suis de trop ici, ça ne va pas, il ne faut pas rester ici, je dois partir. » s’affolait l’esprit de la jeune fille.

Elle avança vers la sortie et se retourna vers Coffie, les bras sur les hanches, exprimant clairement son envie de partir.


– AH tu ne voulais pas aller juste aux pipi-rooms ma puce ?

– On va être en retard, après…murmura Gretta

– Beh non ! Et puis tu sais…c’est pas grave !

Gretta baissa la tête. La façon dont Coffie prenait les choses, avec autant de légèreté, ça lui procurait autant de frustration que d’assurance. S’il lui donnait parfois l’impression qu’il la comprenait en tout, il n’agissait comme elle en rien. La comprenait-il vraiment ? Non, personne ne pouvait la comprendre, elle le savait. Coffie, lui, n’avait pas le besoin oppressant de « ne pas faire chier ». Gretta ne voulait pas compliquer la vie de son père, sa vie, en se créant des problèmes de scolarité.

– Si, ça l’est ? rajouta Coffie dans un sourire.


« Ne te moque pas de moi comme ça. »

– N
e me tue pas avec tes yeux revolver, Gretta ! s’écria Coffie en accélérant le mouvement.

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