Gretta avait comme subi cette journée. Et voir le soleil se retourner depuis la salle de cours était tellement déprimant qu’elle avait l’impression de ne plus avoir de personnalité, d’être un automate. Sa vie du moment se résumait à observer la journée qui ne faisait que s’enfuir et l’abandonner.
« Il n’y a plus de temps, quand on est triste… »
Gretta inspira le bon air frais
de la campagne par une fin d’après-midi douce et paisible. Les saveurs
parfumées de la nature apportaient à l’atmosphère un désir d’éternité,
d’immortalité…
Soudain, Gretta arriva devant
cette maison. C’était celle de ses voisins, les si gentils Hemi. Gretta s’arrêta
un instant. Il ne semblait y avoir personne…
« Dommage, j’aime tellement ce… ce qu’il y a ici.
Tout… »
Immobile, Gretta guetta,
attendant un signe. N’importe quel mouvement dans la maison suffirait. Elle
s’inquiétait que la famille n’y fusse pas, car s’il y avait une famille qui ne
partirait de sa maison qu’en cas de grave incendie, c’était celle-ci. C’était
une famille très brave, prête à s’isoler plutôt que se laisser corrompre par
les mauvaises choses du monde extérieur. Gretta admirait leur capacité à rester
eux-mêmes par-dessus tout, quitte à ne plus voir personne. Elle se demandait si
son admiration pour eux représentait en elle son manque de protection, son
envie de disparaître dans un cocon…
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