Le café fort
fit du bien à la demoiselle en manque d’énergie. Sa mine était plus détendue, elle
était rassurée : elle tiendrait la journée.
– Ça fait du bien un bon coffee, hein ma belle statue ?
Un peu gênée des surnoms qu’il
lui donnait, Gretta hocha la tête. Il était comme ça avec tout le monde,
Coffie. Sa sincérité était parfois remise en cause, mais il s’arrangeait tout
de même pour faire sentir à la personne à laquelle il parlait qu’il ne
l’appréciait pas. Gretta, elle, n’était pas hypocrite. D’où son petit nombre de
proches et d’adorateurs.
« Peut-être que c’est aussi pour ça qu’il reste avec moi.
Il sait que je l’aime pour de vrai, moi. Et lui m’aime aussi, non ? Après
tout ce que l’on s’est dit, après tous les coups de pétages de plombs moraux
que je lui ai fait subir, il continue d’être aussi adorable…il doit vraiment
m’aimer. Je suis son amie. Il n’a d’ailleurs pas éventé mon secret. C’est vrai
ça, c’est la preuve ultime de sa loyauté. Pourquoi je ne me suis pas dit ça
avant, ça aurait évité toute cette "pataugeade" de
pensée ! »
–
Deuxième hochement de tête. Quand
on a seulement cinquante minutes de sommeil dans les muscles, on ne refuse pas
de la caféine en plus.
– Attention à ne pas trop devenir accroc…susurra le garçon, pour accentuer l’amalgame avec son prénom.
– Trop tard... sourit Gretta, avec le même ton prononcé à sa façon.
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