Elle se leva. Il était temps de
faire le maximum pour avoir un cerveau qui ne s’absente pas trop. Elle alla
ouvrir son armoire pour attraper un pyjama.
« Je me prends trop la tête, je pense. Lorsque je m’en
rends encore plus compte, je me demande si je suis récupérable ou si c’est
juste une question de long et progressif temps à attendre pour devenir comme
ces gens tranquilles, zen, qui assurent. Comment font-ils ? Comment Coffie
en est-il arrivé à savoir exactement ce dont il est capable, comment répliquer
face aux gens qui veulent telle ou telle chose… comment moi je peux en arriver là ? »
Elle baissa les yeux
« Est-ce que c’est possible, au moins ? Suis-je
condamnée…NON je peux pas penser ça à mon âge… quand même pas… y a des gens qui
vivent bien pire… et pourtant ils sont heureux. Comment font-ils ?
Hein ? Comment ? »
Le pyjama
enfilé, Gretta tenta de se réchauffer maladroitement. Elle regrettait d’avoir
mis l’ancien au sale, celui-ci était trop léger, elle se sentait comme nue…
Rien à faire,
elle avait l’impression d’être sur une banquise.
« Sans gros nounours blanc, en plus. »
Cette histoire
de vêtement au sale lui fit penser à son père. Elle le voyait rarement, tant
ses horaires de travail étaient lourds. En y repensant, son père avait lui
aussi cet air enviable, celui que quelqu’un parfaitement conscient. Gretta
s’était déjà demandé ce à quoi il ressemblait, adolescent. Et lorsqu’elle était
en sa présence, elle se demandait constamment ce à quoi il pensait.






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