« Je n’ai pas revu Coffie, je n’ai pas vu Gustave… quelle
journée nulle… est ce que j’aurais dû dormir plus ? Ça n’a pas de rapport,
je le sais bien, mais qui sait ? L’univers, Dieu, tout ça… au fond, quand
il arrive des choses, on se le demande tous. »
La jeune fille alla s’installer sur
le divan du salon. Les coussins de son canapé étaient assez durs, mais bien
confortables après les sièges du train, de la cafétéria, des salles de classe…
et une bonne marche. Pour se sentir mieux, elle se prit les épaules et se
frotta les bras pour se réchauffer un peu. Elle n’avait pas froid, elle voulait
juste un peu de réconfort physique. La maison n’était pas vide, quand elle
rentrait, avant…
« Et le pire, c’est que je ne suis même pas sûre de
rentrer dans une maison remplie plus tard… avoir un mari et des enfants ne
semble pas à ma portée. Vu ma vie, et surtout ma personnalité, je ne me vois
pas en position d’y réfléchir sérieusement un jour. Je ne suis pas quelqu’un à
responsabilités, jamais je ne pourrais assurer dans un domaine aussi
important… »
« Qui pourrait m’aimer moi ?
Je suis lâche, paniquée au moindre événement, incapable de réagir avec classe.
En plus, je n’ai pas une tête harmonieuse, je n’ai pas ce visage parfait, sans
impureté, sans disgrâce qui rend tant jolie… Coffie a une peau de bronze, on dirait
une statue, c’est magnifique… »
« Que faire de ces instants volés que l’on appelle photos,
nous renvoyant le passé, nous faisant penser « Ah, c’était comme ça. C’est
fini, classé, ça ne reviendra plus jamais ». Héraclite avait raison, on ne
se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. »
Paralysée par sa déprime, Gretta
vit une raison de plus de s’enfoncer. Du courrier. Pour une certaine personne.
« Oh. Bon. Je vais m’allonger. Le plafond, c’est
joli… »









Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire